5 moments que vous avez (peut-être) raté hier à la Paris Fashion Week Entre innovations, hommages et bizarreries en tous genres

Alors que Louis Vuitton vient d’inaugurer le bal de la Fashion Week masculine de Paris, la deuxième journée de cette semaine riche en surprises ne nous a pas déçu. Si le programme promettait déjà du lourd, entre la première de Willy Chavarria sur la scène fashion parisienne et le retour tant attendu du Jacquemus au calendrier officiel, les premières collections à avoir été dévoilées ont effectivement annoncé du bon pour la mode française. Entre défilés et présentations, faisons un bref récapitulatif des shows qui ont le plus retenu notre attention hier, qu’ils nous aient plu ou qu’ils aient juste titillé notre curiosité. 

3. Paradis

Hier, Emeric Tchatchoua, directeur artistique de 3.Paradis nous invitait à nous détendre et à ralentir le rythme, avec sa collection FW25 intitulée Quiet Storm. Entre longs manteaux de fourrure blanche, vestes recouvertes de neige et pulls bien chauds, 3.Paradis amenait sur la scène de la mode parisienne un peu du froid glacial de Montréal. Inspirée des souvenirs d'enfance de Tchatchoua et des hivers canadiens glacials qui l'ont vu grandir, la collection capture l'essence d'un temps cristallisé, et d’une nostalgie ironiquement chaleureuse. Le contraste entre la froideur rigide des extérieurs et la chaleur réconfortante des intérieurs se retrouve dans l’utilisation de matériaux précieux et réconfortants. Des couvertures surdimensionnées et des tissus doux et moelleux apportent à la collection une ambiance nostalgique, évoquant un refuge face à l’hiver. Les teintes apaisantes de gris, beige et bleu pâle instaurent une atmosphère sereine, dans une collection enrichie par diverses collaborations artistiques.

 

Lemaire 

Lemaire enrichit subtilement son bagage mode pour l’hiver prochain en l’insufflant de pièces plus audacieuses et affirmées. « Il y a l'idée d’une certaine force, presque brute, un dynamisme. Nous avons essayé de trouver l’équilibre entre des pièces fortes et utilitaires, et une sensation de sensualité et d’intimité. C’est un nouveau tailoring pensé pour le quotidien », expliquent Christophe Lemaire et sa partenaire au ventre bien rond, Sarah-Linh Tran, qui devrait accoucher pour mars prochain. L’idée de la maternité est d’ailleurs un élément que bien présent dans la collection, avec de larges jupes et manteaux asymétriques adaptés aux mamans en devenir.  Une simplicité exaltante se révèle à travers des vêtements concrets, aux constructions soignées et aux détails raffinés. Les costumes, avec leurs vestes à deux boutons parfaitement taillées, s’accompagnent de chaussures de sport et d’un t-shirt basique, tandis que l'imperméable, veste en cuir, parka ou encore manteau douillet s’associent à un simple débardeur. La collection s’enrichit progressivement de pièces plus “solides", comme de superbes vestes et blousons en cuir, portés sur des chemises ou des pulls, avant qu’une touche estivale ne traverse la collection avec des robes légères, ainsi que des tops et shorts en soie.

 

Louis Gabriel Nouchi

Depuis son premier défilé en 2018, Louis Gabriel Nouchi s’est rapidement imposé comme l’un des créateurs les plus prometteurs de la scène mode, une reconnaissance confirmée par un prix ANDAM. Son univers repose sur une approche audacieuse du costume gender-fluid et une palette minimaliste, avec des inspirations puisées régulièrement dans des œuvres littéraires majeures. Des body au trenchs interminables en passant par des capuches imposantes, du noir au gris en passant par le kaki et du cuir à la laine en passant par le velour, la collection présentée hier par LGN était complète, logique et tout simplement magnifique. Chacun des 83 looks, bien qu’unique, suivait un fil conducteur et semblait tisser un lien indissociable avec celui précédent et celui à venir, poursuivant ainsi le penchant du créateur à imprégner les vêtements d'un fort sens de la narration

 

Walter Van Beirendonck

Un peu plus tôt dans la journée, c’est Walter Van Beirendonck, l’un des membres des Six of Antwerp qui nous a offert un show mémorable, en rameutant sa tribue d’alien sur la scène fashion parisienne. Bercés par une bande son intergalactique, les premiers mannequins font leur entrée vêtu de costumes à carreaux dans un camaïeu de marrons accompagnés de chemises colorées. Arrivent ensuite les looks full blacks, suivis par une combinaison fluo représentant un extraterrestre, et de looks colorés aux tentacules interminables. Si la collection n’est pas au goût de tout le monde et peut sembler pour certains de mauvais goût, une chose est sûre : elle ne sera pas passée inaperçue.


AMI Paris

Terminons en beauté avec AMI Paris, ou plutôt le représentant du chic à la parisienne par excellence. C'est dans un bâtiment abandonné datant des années 1910 et faiblement éclairé, situé dans le 9e arrondissement de Paris, qu'Alexandre Mattiussi présentait hier sa collection FW25 bercée par la douce mélodie d’un saxophone et d’un piano. En célébrant l'élégance décontractée et sublimant les vêtements du quotidien, la marque a imaginé pour cette saison des silhouettes enveloppantes et confortables. Les manteaux oversize et les pantalons fluides ont constitué les pièces maîtresses d'une collection où le confort rencontre le style. La chemise blanche, emblématique de la marque, s'est réinventée dans des volumes généreux et des jeux de cols audacieux. Le tailleur, revisité dans des teintes douces et des coupes amples, a offert une alternative moderne à l'ensemble classique. De nouvelles matières nobles, telles que le shearling et le satin, ont été associées à des étoffes plus traditionnelles, rehaussées de motifs intemporels.