
Libres comme l'air dans la ss25 de Stella MacCartney Dans un hommage à la nature à la mode et surtout un appel à sa préservation

Hier, sous un ciel ouvert - terrain de jeux de tous les oiseaux de Paris - gris mais miraculeusement sec pour une fin de mois de septembre, était présentée la collection SS25 de Stella McCartney. Après un manifesto narré par Helen Mirren, invitant son audimat à sauver ce que l’on aime tant qu’il en est encore temps, les mannequins entrent et marchent en rythme sur When Doves Cry de Prince, un titre minutieusement choisi non pas pour le vibrato impressionnant de son interprète mais surtout pour le message qu’il délivre. En effet, le thème principal autour duquel s'articule la collection entière est celui des oiseaux, dans un subtil et poétique appel à l’aide mais surtout dans une incitation à les protéger quoi qu’il en coûte. Mais ne nous méprenons pas : pas de fausses plumes de piètre qualité ou de tenues d’autruches exagérées sur le tarmac qui a fait office de podium au défilé hier matin, seulement des détails discrets, réalisés dans des couleurs parfois neutres parfois plus criardes, le tout dans un hommage équilibré et bien pensé à la nature et toutes les merveilles qui la composent.
«Un milliard et demi d'oiseaux sont tués pour la mode. Les plumes appartiennent aux oiseaux, nous pouvons donc nous en inspirer. Cette saison, il s'agissait d'être élevé, d'être un oiseau, d'être libre et de voir les choses d'un point de vue différent : masculinité, féminité », expliquait-elle à Vogue. La collection est donc une ode à la nature, mais surtout une critique à ceux qui la détériorent et à l’industrie dans laquelle la créatrice exerce pourtant depuis des décennies, dans une tentative de changer les choses et de prouver que la mode peut vivre et prospérer sans pour autant être néfaste à la planète sur laquelle elle prend vie. Un message que la créatrice a tenté de faire passer de toutes les manières possibles : en plus du choix de la bande son et des imprimés de la collection, des casquettes décorées de l’inscription About Fucking Time (slogan de la campagne faite en collaboration avec Peta) étaient gentiment posées sur chaque siège, aux côtés d’exemplaires du Stella Times, un journal signé McCartney composé de faits et de statistiques sur la nature et son état, qui, plus largement, combine des vérités dures et inconfortables annoncées toute en subtilité par la créatrice et son humour britannique légendaire, dans une tentative de faire réfléchir ses lecteurs et les adeptes de ses créations quant à leur consommation. En tout cas, si les 55 looks présentés hier n’ont pas réussi à convaincre les spectateurs de changer leur mode de vie du tout au tout et de se débarrasser de leurs vêtements en cuir et en plume, elle leur aura au moins permis le temps d’un défilé de se sentir libre comme l'air, ou plutôt comme une hirondelle, ce qui est déjà un très bon début.