
Le surréalisme désinvolte de Schiaparelli SS25 Quand le prêt-à-porter se fait haute couture
Tandis que la pluie s’abat sur la capitale française, scène principale du monde de la mode pour cette semaine, depuis quelques jours, le ciel se dégageait soudainement hier aux alentours de 19 heures alors que les invités du défilé SS25 de Schiaparelli se présentaient un par un Place Vendôme. C’est en effet à deux pas du Ritz, institution de la mode malgré lui, là où Coco Chanel a passé une partie de sa vie et surtout de sa carrière, qu’un des show les plus attendus de la semaine a pris vie. Un show signé Daniel Roseberry, directeur créatif chez Schiaparelli depuis 2019, qui mettait sous le feu des projecteurs un thème central de la mode : la femme. Dans cet hommage aux femmes qui contribuent tous les jours à rendre sa vie et son art plus beau, le créateur proposait dans un ton casual accentué d’une pointe de surréalisme, un uniforme quotidien pour les femmes fortes et indépendantes, qui n’ont besoin de rien de plus qu'un jean et un corset pour se transformer instantanément en icônes de la mode. Pas de thème unique ou de fil conducteur, si ce n’est les femmes, la fête et la liberté d’expression, tous les jours et dans toutes les situations.
Et c’est justement le fait que l’on retrouve de tout dans cette collection, dans un mix de matières, de styles et de couleurs qui pourrait poser problème. Bien que l’on applaudit le fait que la liberté soit mise à l’honneur et que Roseberry ait laissé libre cours à sa créativité sans lui imposer de limite aucune, l’absence de fil conducteur et de continuité dans la collection pourrait être interprétée comme un point négatif. On passe de vestes aux volumes disproportionnés qui semblent presque avaler les modèles à des tenues adaptées à des vacances à Saint-Tropez, pour retourner ensuite vers un registre chic peut-être même un peu hautain. Les mannequins semblent toutes se rendre à un événement différent, et ce n’est pas forcément une bonne chose. Toutefois, l'attention accordée aux détails les plus minimes, la qualité et la capacité de Roseberry à transformer tout ce qu'il touche en éléments de haute couture est à souligner, tout comme le thème et la reconnaissance accordée à celles sans qui rien ne serait possible, de la cliente à la couturière, en passant par l'artisane et la technicienne.